D’une municipalité à l’autre : un projet ambitieux mais embarrassant.
L’école de filles, confiée d’abord aux congrégations religieuses, se dote avec les municipalités républicaines (1882) de bâtiments neufs et imposants. Dépassant largement les prévisions budgétaires, leur construction pose de sérieux problèmes à la commune.
Construction d’une école de filles avec salle d’asile
Agenda du projet
Approbation municipale : 7 mars 1880
Conseil des Bâtiments civils : 7 mars 1881
Approbation académique : 21mai 1881
Approbation préfectorale : 5 novembre 1881
Terrain communal (ancien cimetière) et terrains acquis en 1881-1882 : « Au Quart »
Emprunt : 30 000 F (30 ans)
Imposition extraordinaire : 16 centimes (30 ans)
Subventions Etat : 18 000 F ; Département : 500 F
Emprunt complémentaire (1886) : 11 000 F
Imposition extraordinaire : 3 centimes
Agenda des travaux
Adjudication : 15 janvier 1882
Entrepreneurs : Guillemet et Parriat, Montceau
Marché : 54 124 F (rabais 2%)
Réception des travaux : 12 mars 1888
Décompte : 90 917 F
Population en 1882 : – totale : 4 230 ; -filles : 139
ADSL 3T 249 ; O 178
Archives mairie 4M 8
Autour du projet
Les premières écoles laïques de filles sont établies dans des maisons louées.
Le terrain nécessaire à la construction comprend d’anciennes parcelles privées ainsi que l’emplacement d’un cimetière abandonné depuis 25 ans ; le transfert des ossements découverts lors des fondations est financé par la vente des matériaux de l’ancien mur de clôture (délibération municipale du 19 février 1882).
Dessins de Dulac : élévation et coupe du projet initial (les plans du projet exécuté ne sont pas conservés)
[Archives privées]
Autour du chantier
La réception des travaux est l’objet de sérieuses difficultés : la visite du 2 septembre 1888 en présence de Dulac, des entrepreneurs et des représentants de l’ancienne et de la nouvelle municipalité, fait apparaître l’inachèvement de la construction et de nombreuses incorrections.
D’autre part, la municipalité ne peut solder l’entreprise avec la subvention de l’Etat ; Dulac suggère, avant tout solde, une mise en demeure des entrepreneurs, et le recours à l’emprunt pour l’achèvement (lettre du 27 janvier 1889). Mais l’architecte se voit personnellement mis en cause et encourt un blâme du conseil municipal pour négligence (délibération du 5 juillet 1891).
Pour en savoir plus :
Extrait de lettre de l’entrepreneur Parriat au préfet, 16.02.1888 [ADSL O 178] (PDF – 861.9 ko)
Epilogue
Un arrêté du Conseil de préfecture (1er mai 1891) fixe le montant des sommes dues à l’entrepreneur. La municipalité de 1881, revenue à la mairie en 1895, fait à nouveau confiance à Dulac pour achever les travaux, réalisés avec un nouvel emprunt de 11 000 F (1886).
Un nouveau contentieux entre la commune et l’héritière de Dulac survient après le décès de l’architecte pour le solde de ses honoraires (Conseil de préfecture, 28.07.1914).
Architecture
Comme la mairie-école de Verzé, l’école de filles de Blanzy est composée de deux bâtiments parallèles, à l’origine réunis par un préau à la place de laquelle furent construites des classes en 1902.
Le bâtiment principal est composé d’un corps central avec un étage couvert d’un toit à deux pans, qu’encadrent deux ailes en retrait et d’un seul niveau, couvertes de toits à croupes. Noter le rythme irrégulier mais symétrique des baies géminées (4×4) et des ouvertures centrales (2×3).
La rigidité du massif linteau central est atténuée par la courbe segmentaire des arcs de décharge briquetés.
Le second bâtiment, parallèle au précédent, ne comporte qu’un niveau avec un préau-galerie dans œuvre dont les piliers en bois supportent des poutres par le jeu des aisselIiers. Les baies, au rythme ternaire sont séparées par d’étroits trumeaux.