1892 SOMMANT

SOMMANT : mairie-écoles géminées

Un air médiéval pour un monument républicain

Projet tant de fois remis sur le métier, la mairie-école de Sommant nécessita, peu d’années après sa construction, l’adjonction d’importants contreforts qui, loin de nuire à sa silhouette, renforcent son allure de château-fort.

Construction d’un groupe scolaire avec mairie

Agenda du projet
Approbation municipale : 19 juillet 1891
Approbation académique (CDIP) : 18 août 1891
Approbation préfectorale : 9 décembre 1891
Approbation Commission des Bâtiments scolaires ou Conseil des Bâtiments scolaires : N
Terrain communal « Les Beaumes »
Emprunt : 29 390 F (30ans)
Imposition extraordinaire : 4,1 centimes (30 ans)
Subvention annuelle Etat : 784 F

Agenda des travaux
Adjudication : 6 mars 1892
Entrepreneur : Collot, Epertully
Marché : 39 415 F (sans rabais)
Réception provisoire : 15 décembre 1895
Réception définitive : 23 février 1898
Décompte : 40 043 F

Population en 1888 : – totale : 833 – scolaire : 180

ADSL 3T 278 ; O 2186

Autour du projet

Jugées défectueuses par l’administration, les deux écoles communales en location sont interdites provisoirement par arrêté préfectoral du 26 novembre 1881, mesure destinée à stimuler la commune pour un projet de construction.

Un premier emplacement est acquis en 1882 mais c’est un terrain communal qui est finalement retenu six ans plus tard.

A la suite de l’architecte autunois Berdin, Dulac présente quatre projets successifs jugés trop onéreux par rapport au budget, que la commune veut absolument limiter à 30 000 francs. Cette obstination risque d’entraîner le recours à une construction d’office.

Plan de l’emplacement primitif (1882) [ADSL 3T 278]

Dessin Dulac : élévation de la façade nord [Archives privées]

Autour du chantier

Les classes fonctionnent dès la rentrée de 1893 mais les logements inachevés ne peuvent être occupés par les instituteurs contraints de loger au village.

A la réception définitive (1898), une lézarde est constatée à l’extérieur. En 1906, devant l’instabilité de la construction, la commune engage un recours contre Mme Delangle, sœur et héritière de Dulac. Les conclusions de l’expertise entraînent l’exécution de drainages et de contreforts.

Contreforts de la façade sud

Dessin de Dulac : coupe de la façade ouest et latrines
[Archives privées]

Architecture

La mairie-école déploie deux ailes de part et d’autre d’un corps central, sur un étage de soubassement ouvert au sud par huit arcades en plein cintre.

La fonction officielle de la partie centrale s’affirme grâce à l’avant-corps percé d’ouvertures sur une seule travée, couronné d’un fronton à modillons et ajouré d’un oculus.

Avant-corps de la façade nord

Le décapage récent des enduits met en valeur l’appareil de grès qui encadre les baies (meneaux, allèges).

Baies géminées et appareil en grès

Alors que les contreforts donnent à l’édifice un aspect fortifié, les voûtes créent une ambiance médiévale sous les préaux reconvertis en auberge rurale.

Anciens préaux