1886 ECUISSES

ECUISSES : mairie-écoles géminées

Une construction d’école au cœur des luttes politiques

Aux Sept- Ecluses, en bordure du canal, le bel équilibre de la mairie-école, qu’altèrent à peine les aménagements modernes, fait oublier les difficultés du projet et de sa mise en œuvre.

Maison d’école de filles et de garçons avec mairie

Agenda du projet :
Approbation municipale : 28 février 1884
Approbation académique : 15 janvier 1886
Approbation préfectorale : 23 août 1886
Conseil des Bâtiments civils : N
Terrain : « Le pré de l’Etang » (2 parcelles) ; acquisition 1882
Emprunts : 65 745 F (35ans)
Imposition extraordinaire : 41,63 centimes
Subvention annuelle (35 ans) : 1216 F

Agenda des travaux :
Adjudication : 24 septembre 1886
Entrepreneurs : Parrot et Rogier, Beaune
Marché : 64 420 F (rabais : 8%)
Réception provisoire : 16 septembre 1890
Réception définitive : N
Décompte (Conseil de préfecture, 28.12.1891) : 66 023 F

Population en 1885 : – totale : 1588 ; – scolaire : 328

ADSL 3T 2576- O 782

Autour du projet

En 1880, le projet d’école de filles aux Sept-Ecluses dressé par Dulac, est contesté par une part de la population qui souhaite son implantation au bourg. La situation paraît urgente : la classe unique du bourg compte 173 élèves inscrits et les écoles de la Compagnie Schneider attirent le surplus des effectifs.

En 1885, le nouveau projet de groupe scolaire prend un caractère politique, face à la concurrence des écoles privées, tandis qu’une pétition de 116 signataires s’insurge contre l’endettement de la commune ; les courriers adressés à l’administration illustrent l’enjeu électoral du projet.

Pour en savoir plus :

Choix de l’emplacement [ADSL O 782] (PDF – 487.9 ko)
Extrait de lettre de Dulac au préfet, 4.11.1885 [ADSL O 2363] (PDF – 563.6 ko)

Autour du chantier

L’exécution des travaux fait l’objet de difficultés qui entraînent la déchéance de l’adjudicataire (1891) ; la subvention est suspendue pour « inexécution des plans approuvés » ; achèvement et corrections sont réalisés en régie par des artisans locaux (1894).

Des travaux complémentaires (clôture, eau, mobilier) sont adjugés en 1899 à l’entreprise Désarménien (Montchanin) sous la direction du conducteur des ponts et chaussées Giraud.

Un règlement amiable intervient après le décès de Dulac (1891) pour le paiement de ses honoraires à Mme Delangle, sœur et héritière de l’architecte.

Dessin Dulac : plan du rez-de-chaussée [Archives privées]

Architecture

L’édifice présente une structure ternaire : corps principal encadré de deux ailes ; la partie centrale est élevée sur trois niveaux, animés par des linteaux mitrés, un oculus et une corniche à modillons.

Dessin de Dulac : élévation de la façade est [Archives privées]

Avant-corps central

Les ailes scolaires comportent un préau dans-œuvre, ouvert par six arcades, qui a conservé (à droite) un plafond avec des solives sur l’arête. La polychromie des toits et le décor des anciennes latrines rappellent que nous sommes au pays de la céramique.

Pour en savoir plus :

Lettre Dulac au préfet (18.2.1886) [O 2363] (PDF – 1 Mo)