Une silhouette haute et solitaire
Isolée sur une crête battue par les vents, face à d’immenses horizons, la mairie occupe une position unique en Saône-et-Loire. Sa vocation scolaire, éphémère, aura duré moins d’un demi-siècle.
Construction d’une école mixte avec mairie
Agenda du projet
Approbation municipale : 6 avril 1879
Approbation académique : 19 septembre 1879
Conseil des Bâtiments civils : 14 octobre 1879
Approbation préfectorale : 5 août 1880
Terrain acquis en 1880 « Aux Grandes Teppes »
Emprunt : 5 000 F (31 ans)
Imposition extraordinaire : 13,5 centimes (31 ans)
Subventions : Etat : 9 500 F ; département : 400 F
Agenda des travaux
Adjudication : 10 septembre 1880
Entrepreneur : Antoine Porteaux, Chalon
Marché : 13 366 F (rabais 4%)
Réception définitive : 10 décembre1883
Décompte 15 052 F
Population en 1880 : – totale : 199 – scolaire : 51
ADSL 3T 273 ; 0 1887
Archives privées GENELOT Guillaume. Saint-Martin-d’Auxy et son histoire.
Bulletin municipal, février 2008
Autour du projet
Dès 1847, la municipalité se préoccupe d’instruction en demandant d’affecter l’ancien presbytère à l’école ; en 1869, elle projette une construction car l’école est alors établie à la Grosse Auberge (près des Baudots), dans un bâtiment loué, jugé « insalubre et hors de portée des hameaux ».
L’implantation de l’école neuve est justifiée au contraire par sa « proximité des hameaux les plus populeux » mais « plus que suffisamment éloignée de toute habitation ».
Le projet primitif dressé par Dulac prévoyait préaux et dépendances (écurie, fournil) qui ne seront jamais exécutés ; les latrines seront réalisées plusieurs années après l’achèvement du bâtiment.
Dessin de Dulac : plan du rez-de-chaussée et des dépendances
[ADSL 3T 273]
Plan d’ensemble du projet primitif [ADSL O 1887]
Autour du chantier
En 1869, la municipalité avait émis le vœu que les matériaux de l’ancienne église fussent remployés dans la construction de l’école. En 1881, l’adjudicataire y emploie la pierre de Fontaines (carrière Guenot).
La visite du chantier ayant révélé des maladresses, l’entrepreneur consent, sur les conseils de Dulac, à apporter certaines corrections (lettre du 6 septembre 1881). Toutefois, négligences et inachèvements persistent à la réception des travaux, mais l’entrepreneur n’accepte pas la retenue pour malfaçons ; un accord amiable intervient en 1887.
Dessin de Guillaume Genelot
Pour en savoir plus :
Extrait de lettre de l’entrepreneur à Dulac, 6.09.1881 [Archives privées] (PDF – 109.4 ko)
Architecture
La mairie est un bâtiment de plan rectangulaire, composé d’un rez-de-chaussée et d’un étage, couvert d’un toit à deux versants. Mises à part la construction d’un appentis à l’ouest et la pose d’huisseries métalliques à l’ancienne salle de classe, l’édifice a conservé sa structure et son aspect d’origine.
Elévation de la façade est
Outre l’emploi, pour toute la construction, de belles pierres de taille et de moellons de pierre équarris, la conception du mur-pignon en « façade officielle » exprime la monumentalité de l’édifice : symétrie rigoureuse des ouvertures, pignon simulant le fronton classique percé d’un oculus.
Les baies de l’ancienne classe sont remarquables pour leurs dimensions exceptionnelles et la portée de leurs linteaux.
Détails des ouvertures.
L’ancienne salle de classe a conservé son plafond d’origine, avec des poutres appuyées sur des corbeaux à talon et des solives posées sur l’arête.